La poésie crée des liens avec le monde
A ne pas manquer pas !
Vendredi 10 décembre 2010
à 19h30
Soirée poésie scène ouverte
au Liber Thé à Blois
avenue Wilson prolongement du pont Jacques Gabriel
Alfred de Musset à Vendôme
A l'occasion du bicentenaire de sa naisance 1810 -2010,
un spectacle poétique est offert au public
par le Cercle des Poètes Retrouvés en Vendômois
avec à la harpe Marie Denizot
Vendredi 19 novembre 2010 à 20h30
Salle du quartier du Temple
près du château rue jacqueline Auriol Vendôme sud
Entrée libre
Poème d' Annie Belhomme
Vendredi 22 octobre à 19h30 à Blois
soirée poésie scène ouverte au liber Thé
avenue Jean-Jaurès
Sur le calendrier, demain c'est l'automne
Les oiseaux regroupés sur les fils électriques,
Se rassemblent par centaines et forment des colonnes,
Pour partir bientôt sous le soleil des tropiques.
La fraîcheur de la nuit leur donne le signal
Du départ vers des contrées n'ayant pas d'hiver.
Après une envolée, portée par le mistral,
Ils gobent les tous derniers moucherons et vers.
Dans le soleil couchant s'élancent dans les airs.
Dans un cri tapageur, virevoltant sans cesse,
Ils prennent leur dernier élan et disparaissent
Dans le lointain, suivant un itinéraire.
Le voyage est bien long sur la route des cieux,
Il faudra du temps et de nombreuses marées,
Avant d'étaler leurs petits corps gracieux
Sous un manteau d'azur et de rayons dorés.
Dans la brume du soir, l'automne prend ses aises.
Les arbres dans l'allée se teintent d'or, de braise.
Le jardin silencieux, l'horizon déserté,
Colchiques dans les prés, c'est la fin de l'été.
Jeannine Biehler,
poème tiré du recueil "A fleur de mots"
Les rangs se vident de leurs grappes
les bois s'allègent et vibrent sous la main
l'arête des silex brille d'un feu aigu;
Entre les feuilles, entre les fils
un étrange silence se répand
la vie a changé de rive, le vin affleure.
Le pressoir abrite les grains
emplis d'un jus frais sous la langue sèche
la pulpe pressée délivre ses arômes.
Mon enfance surgit, vivace
la terre de mes ancêtres se repeuple
les sens de ma vie parvient à mes pensées.
Le bon visage de mon père
apparaît dans la lumière du soir
le sourire de ses yeux apaise mon angoisse.
Il me parle de sa jeunesse
de sa vigne aimée, de son coeur blessé.
Mon frère vivant pose sa main sur mon épaule.
Sous les bois serrés du pressoir
les grains blancs écrasés rendent leur jus
la motte compressée exhale des soupirs.
Je goûte un moût vieux de trois jours
ma bouche s'emplit de miel et d'orange
d'une saveur acidulée comme l'enfance.
Le soir apporte sa fraîcheur
les oies font silence avant le sommeil
un sentiment de plénitude vient m'effleurer.
François Augé,
poème tiré du recueil "Vigne
AMOUR D'AUTOMNE
La feuille d'automne
Danseuse du vent
Voltige et tâtonne
Aux jours de l'avent.
Demoiselle en tablier
Vos amours volent, volent
Prenez sous les peupliers
Vos amours volant au vent
La feuille voyage
Volage souvent
Créant des ménages
En changeant de vent.
Demoiselle en tablier
Vos amours partent, partent
Cachez sous les peupliers
Vos amours partant au vent.
La feuille sincère
A un connivent
Le souffle d'Auster
Son dernier servant.
Demoiselle en tablier
Vos amours restent, restent
Gardez sous les peupliers
vos amours restant au vent.
La feuille repose
Oubliée au vent
sa mort prédispose
A l'hiver suivant.
Demoiselle en tablier
Vos amours meurent, meurent
Pleurez sous les peupliers
Vos amours mourant au vent.
Patrick Duchez
poème tiré du recueil "A, maux couverts"
Ce salon fut le meilleur de nos six autres salons. Les visiteurs sont venus nombreux ces deux jours, public intéressé et intéressant au grand plaisir des trente exposants. Il faut dire que la disposition du salon était originale, en labyrinthe ; les exposants face au public le rendait plus accueillant. L'ambiance, comme toujours fut chaleureuse, amicale presque fraternelle. Tout a bien fonctionné.
Samedi, à 11h eut lieu l'inauguration : après le discours du président, notre invité d'honneur, Luis del Rio Donoso, poète et éditeur, docteur de l'université de la Sorbonne, homme simple et sensible prit longuement la parole,
puis un hommage fut rendu à deux de nos poètes disparus. Suivirent, les paroles de l'élu à la culture et d'une conseillère régionale
L'après-midi, l'hommage à Jean Ferrat rendu par le poète et musicien Pierre Meige attira beaucoup de monde, suivirent nombreuses, des interventions poétiques en plein air car le beau temps était au rendez-vous.
L'invité d'honneur, Luis del Rio lisant un poème
à 17h les prix et diplômes, ont été remis aux lauréats du concours de poésie pour adultes ; aucun adolescent n'ayant participé. Deux de nos adhérents furent primés : Annie Loyau, premier prix en poésie néo-classique pour son poème :
Idylle et voyage d'une lentille
Une lentille du Puy avait ouï dire par un pois chiche
Qu'il existait dans le Berry une lentille rose et très riche.
Du Puy partaient des pélerins qu'enviaient les légumes en terre,
Choux, fèves et pois pour tout festin : C'était au temps de
leurs grand-pères !
Partout, du Puy à Compostelle, poussent poivrons et aubergines,
Melons et courges en ribambelles reniant les légumes d'origine.
La lentille, à contresens, se mit à rouler vers la plaine,
Ne craignant plus la concurrence, elle caracolait, hors d'haleine.
Bien désherbés dans les jardins s'alignaient poireaux et salades.
Elle pensa à Monsieur Seguin, à l'herbe du pré qui était fade.
Elle s'enivra, comme Blanquette, de liberté et de saveurs :
Oseille sauvage et ciboulette rencontraient toutes ses faveurs.
Une ortie se fit caresante : les graines voyagent et sont conteuses,
Le grain de folie chez les plantes, c'est elles qui en sont porteuses;
Verte, rose ou blonde lentille, tu as peut-être fait chou blanc,
Le voyage était ton Idylle, l'Idylle n'était qu'un faux semblant
et Claudette Louchart troisième prix en poésie classique pour son poème :
Va t'habiller !
Cette dame m'a dit, sincère et convaincue :
"Sortir sans maquillage, c'est sortir toute nue !
Telle que je le suis, brumeuse au saut du lit,
Que je n'ai pas encore ravalé mon crépi"
Or, pour tout vêtement, n'avoir qu'un maquillage,
ça vous colle à la peau un plantureux plâtrage !
Et le baton de rouge, à tout venant jaillit,
Escorte les contours d'une bouche qui fuit.
Si la pommette est pâle, que l'oeil éteint est terne,
Le cheveu en bataille avec la lippe en berne,
L'arc-en-ciel plante son décor en trompe l'oeil
Et drape les matins déshabillés, en deuil.
Allonge un cil de soie qui s'ébroue comme une aile !
Pose-toi : ö miroir ! dis-moi que tant de zèle
Flatte un profil moulé directement chez Dior
Et donne tout son lustre au tissu de mon corps !
Vous aurez beau user, abuser d'artifices
Pour effacer les ans qui, dans la chair sévissent,
Chassez le naturel, il revient au galop :
Cet adage n'a pas une ride au garrot.
Bravo à toutes deux !
Quant à l'atelier poésie, elle fut fréquentée par très peu d'enfants ; mais à proximité, dans la maison des poèmes, l'exposition d'oeuvres des élèves d'écoles primaires de Vendôme, résultat d"animations poétiques faites par des adhérents du Cercle des poètes Retrouvés en Vendômois lors du Printemps des poètes, attira nombre d'adultes.
A 20h, un repas offert par le cercle se déroula dans une ambiance simple et détendue.
Dimanche matin des adhérents et poètes du cercle lurent leurs poèmes dans le parc Ronsard
L'après-midi, continuèrent les lectures tandis que de nombreux visiteurs affluaient dans le salon dont un poète haïtien Dominique Bastraville très connu sur France 5 et sur Arte, accompagné d'une cinéaste d'origine canadienne.
A 18h le salon ferma ses portes malgré quelques visiteurs retardataires;
Tous les exposants se quittèrent avec un petit pincement au coeur mais heureux de ce week-end littéraire qui, en partenariat avec Zinc de livres mit en valeur la poésie, la nouvelle et le roman dans Vendôme.